Tout le monde connait l’anchois, le maquereau, le chinchard ou encore le hareng, mais saviez-vous qu’ils faisaient partie de la grande famille des petits pélagiques ? Celle-ci regroupe des poissons vivants en pleine eau ou en surface sous forme de bancs pouvant atteindre plusieurs mètres voire kilomètres de long !

Au niveau morphologique, ce sont des poissons souvent longilignes, de petites tailles qui ont une couleur permettant un camouflage idéal en pleine mer ! Pour les prédateurs venant du dessus leur dos bleu se confond avec les profondeurs et pour se camoufler des espèces en dessous, leur ventre blanc ne se distingue pas de la surface.

En 2011, l’ensemble de ces espèces représentait plus d’un tiers des captures mondiales (France AGRIMER, 2013).

Utilisées pour la consommation humaine dans de nombreuses régions, elles sont surtout ciblées pour la « pêche minotière », surtout en Amérique latine, dont les captures iront principalement à la fabrication d’huiles ou de farines pour l’aquaculture. Les producteurs adhérents à la démarche Mr.Goodfish s’engagent à utiliser seulement des huiles et farines de poissons provenant d’une pêche durable (pêche légale, gérée sous quotas), tout en privilégiant de nouvelles sources de protéines (algues, lin, co-produits, insectes, etc.). Une aquaculture durable grâce à une alimentation raisonnée !

Présents régulièrement sur nos listes de recommandations d’espèces sauvages, les petits pélagiques sont des poissons à mettre en avant en gastronomie. Souvent décriés du grand public à cause de leurs arêtes trop nombreuses, les petits pélagiques sont pourtant des produits à la chair savoureuse à consommer sous différentes formes : crus, marinés ou encore grillés au barbecue. Généralement considérés comme des « poissons gras », ils apportent des oméga 3, des vitamines et un grand nombre d’oligoéléments : un poisson bon pour la mer et bon pour vous !

Petit focus sur l’Anchois qui revient sur nos listes !

L’anchois, Engraulis encrasicolus, est un poisson pêché sur deux de nos façades maritimes : Bretagne/Atlantique et Méditerranée. Deux pêches, deux stocks et deux modes de gestion différents !

Il s’agit d’un poisson à cycle de vie court : il vit rarement plus de trois ans. Il est présent en bancs dans les eaux côtières jusqu’à 150m de profondeur. Reconnaissable grâce à son corps effilé, sa nageoire proéminente et la présence d’une seule nageoire dorsale, il ne peut pas être confondu avec une autre espèce. En fonction des régions, il est pêché au chalut pélagique ou à la senne tournante : appelée aussi bolinche en Bretagne et lamparo dans le sud de la France.

En Méditerranée, le stock d’anchois est préoccupant depuis de nombreuses années. Malgré une baisse conséquente de la pression de pêche, les nombreuses études scientifiques indiquent que la biomasse des poissons de tailles commerciales n’augmente pas. Il semblerait que le milieu naturel soit devenu pauvre d’un point de vue nutritif, et que les anchois choisissent de concentrer leur énergie dans la reproduction plutôt que dans leur croissance.

Dans les années 2000, le stock d’anchois dans le Golfe de Gascogne était préoccupant également, mais pour y remédier une longue période de « pêche interdite » a été nécessaire. Aujourd’hui, l’espèce est à un niveau de biomasse et d’effort de pêche durable. Une règlementation européenne encadre cette pêcherie avec un TAC [*] et une taille minimale légale de 12cm dans cette région. Les pêcheurs professionnels conscients des années précédentes difficiles, collaborent chaque année aux campagnes scientifiques : un vrai travail d’équipe avec les scientifiques ! Toutes ces bonnes nouvelles ont permis à l’anchois du Golfe de Gascogne d’être recommandé par Mr.Goodfish pour la saison Automne 2020.

Souvent salé et mariné, il peut être utilisé en tapenade, sur les pizzas ou tout simplement pour garnir une tranche de pain beurrée : un vrai régal !

[*Totaux Admissible de Capture : sont des limites de captures (exprimées en tonnes ou en chiffres) fixées pour la plupart des stocks commerciaux de poissons.