En juin 2019, une partie de l’équipe Mr.Goodfish s’est envolée en Equateur pendant quelques jours.
L’objectif ? Découvrir les pratiques d’élevage de la crevette Penaeus vannamei, dans différents types de fermes, en Equateur. Aux côtés de la fondation Earthworm, le but était d’identifier les différents leviers et freins pour rendre cette industrie plus durable, aussi bien en termes de pratiques d’élevage, d’impact sur l’environnement que sur l’aspect social. Différentes fermes ont été visitées : du Sud à Guayaquil, au Nord du pays jusqu’à Quito.

Lors de la précédente newsletter, nous vous avons expliqué comment étaient élevées et nourries les crevettes d’élevage.
Dans ce dernier article consacré à cette semaine en Equateur, nous allons vous présenter l’objectif de ce projet.

crevettes equateur LangosmarLa crevette est le 2ème produit de la mer ayant la plus forte valeur marchande après le saumon. Près de 8 millions de tonnes sont produits annuellement, dont 5 millions proviennent de l’aquaculture. D’ici à 2030, cette production devrait doubler.
La principale espèce commercialisée est la crevette à pattes blanche Penaeus vannamei. Cette espèce est indigène de la côte Pacifique Est de Sonora, du Mexique dans le nord, de l’Amérique centrale jusqu’au Sud à Tumbes au Pérou.

Un des enjeux majeurs de cette production est la destruction des mangroves pour la construction des étangs d’élevage. Il s’agit de l’un des écosystèmes les plus productif de la planète, elles sont un véritable piège à carbone. En abritant de nombreuses espèces d’animaux, elles contribuent grandement à la production aquatique. De par sa position côtière, la mangrove protège les côtes contre les vagues et l’érosion due au vent, elle piège des sédiments ruisselant des hautes terres, ce qui assure la protection des récifs côtiers et réduit la turbidité de l’eau. Elle a donc une importance capitale tant au niveau régional que mondial.

A cette problématique s’ajoute d’autres effets dommageables pour l’environnement comme la salinisation des eaux souterraines et des terres agricoles ou encore la pollution des eaux côtières induite par les effluents et par les décharges de fermes laissées à l’abandon. Pour les critères aquaculture du programme Mr.Goodfish, il est important d’évaluer l’impact de l’introduction d’espèces indigènes ainsi que la surpêche de poissons fourrages pour la production de farines et d’huiles de poissons destinées à l’alimentation des crevettes d’élevage.

D’un point de vue social, la privatisation des espaces rend l’accès à certaines zones impossible par les populations locales, pour la pêche par exemple. Pour les ouvriers qui vivent de cette production, la régularité des contrats de travail est également un des grands combats à mener.

Au vue des complémentarités intéressantes de Mr.Goodfish et Earthworm, il était évident de travailler ensemble sur ces problématiques environnementales et sociales mais également sur la traçabilité des chaînes d’approvisionnement très complexes dans cette filière. En s’appuyant sur le cahiers des charges que Mr.Goodfish a réalisé pour la crevette d’élevage de Madagascar, il était nécessaire d’avoir une version adaptée aux conditions de production de la crevette Penaeus vanamei équatorienne.Crevettes élevage Equateur

Pendant deux ans Mr.Goodfish et Earthworm travailleront ensemble pour construire un cahier des charges, identifier des fermes pilotes et réaliser des tests auprès de ces structures. L’objectif est à la fois de développer une aquaculture plus durable tout en soutenant les producteurs locaux grâce à l’accompagnement au quotidien des équipes d’Earthworm Equateur. Une fois cette première phase terminée, le cahier des charges pourra être utilisé à plus grande échelle, par d’autres producteurs et dans d’autres pays d’Amérique latine. Les acteurs de la distribution française pourront ainsi garantir une qualité environnementale et sociale aux consommateurs depuis cette provenance.