Une espèce de poisson peut-elle disparaître ?


La disparition totale d’une espèce de poisson telle que le cabillaud ou le thon rouge est possible mais très peu probable. Il restera toujours quelques milliers d’individus qui devraient arriver à maintenir l’espèce. Mais le conditionnel est de rigueur parce qu’une chose est sûre, c’est que des stocks gigantesques peuvent s’effondrer brutalement sous les coups de boutoir de la surexploitation. C’est ce qui s’est produit sur le thon rouge dit de Méditerranée (Thunnus thynnus) ces dernières années et c’est ce qui s’est produit sur le cabillaud (morue) sur les Grands Bancs de Terre Neuve.

En 1970, la pêche au Cabillaud sur les Grands Bancs de Terre-Neuve représentait jusqu’à 800 000 tonnes de poisson. Pendant plus d’un siècle avec un démarrage dans les « terre-neuvas », la morue fût l’espèce emblématique pour de nombreux pêcheurs. A partir des années 1990, cette ressource a connu un effondrement brutal des stocks sans précédent. Un moratoire fut instauré en 1992 afin d’interdire toute pêche tant que le stock ne montrerait pas de sérieux signes de restauration. Cette mesure a mis des dizaines de milliers de personnes au chômage. Aujourd’hui, en 2018, malgré quelques années de minces améliorations, les stocks de morues restent très fragiles dans ces zones. La conclusion des études de 2018 ont montré un léger déclin malgré des TAC contrôlés et limités. L’hypothèse de cette tendance de 2018 reste une fluctuation due à la mortalité naturelle. Stock à suivre… Pire encore, d’autres espèces, d’un intérêt économique quasi nul, auraient pris la place de la morue dans cette zone. Ce cas tristement « célèbre » sert aujourd’hui d’exemple à ne pas suivre en matière de gestion des pêches, mais force est de constater que, malgré cette expérience désastreuse,  nous ne sommes pas à l’abri de l’effondrement de certains stocks majeurs.

Le thon rouge de Méditerranée a connu une période difficile, avec une chute de la population constituant le stock au début des années 2000. Cette ressource surexploitée, a connu un effondrement de son stock en raison de la surpêche. Pendant plusieurs années, de nombreuses mesures ont été mises en place ou renforcées : comme l’instauration d’une taille minimale de capture, d’un calendrier de saison de pêche, d’autorisations de pêche…, afin d’encadrer la pêcherie professionnelle et de loisir. Pour les pêcheurs de Méditerranée et de la côte Atlantique, cette espèce était essentielle. L’économie autour de cette pêcherie a donc été très fortement impactée, beaucoup de bateaux de pêche ont été vendus, détruits ou adaptés pour cibler d’autres espèces. Depuis 2012, les données scientifiques montrent une amélioration constante. Les derniers avis de l’ICCAT- International Commission for the Conservation of Atlantic Tunas, sortis en 2018, démontrent que le stock s’est reconstitué à un niveau écologiquement durable grâce à des mesures de gestion adaptées. A partir de l’été 2018, Mr.Goodfish s’est donc positionné en ajoutant cette espèce à ses listes.