Présentation, mission et présentation du Comité

Je m’appelle Paulin Leconte, je suis écologue de formation et je me suis orienté petit à petit vers la gestion de projet en environnement, d’abord dans les travaux publics, puis dans le secteur de la mobilité et enfin dans la filière aquacole. Chargé de mission Hauts-de-France au sein du Comité Régional de la Conchyliculture Normandie/Hauts-de-France depuis 2018, j’ai des missions multiples qui ont pour dénominateur commun la représentation et la défense des intérêts généraux des entreprises de la production conchylicole régionale. C’est une structure privée avec une mission de service public.

 Le CRC Normandie /Hauts-de-France, participe ou mène des actions portant entre autres sur les thématiques comme :

  • la gestion et le développement de l’activité conchylicole sur le Domaine Public Maritime,
  • la défense de la qualité des eaux et des produits conchylicoles,
  • la recherche scientifique et technique,
  • la mise en marché et la promotion des produits conchylicoles,
  • les études et perspectives socio-économiques,
  • l’information des professionnels et des partenaires,
  • l’enseignement et la formation professionnelle,
  • la législation sociale et fiscale.

Quels sont les défis actuels et à venir de la conchyliculture
et mytiliculture ?

Aujourd’hui, le défi principal est de maintenir et d’améliorer la qualité des eaux littorales pour diminuer la vulnérabilité économico-écologique des entreprises, en veillant à assurer une bonne gestion de la sécurité alimentaire et à l’amélioration des conditions sanitaires en entreprise (protection du consommateur et des professionnels dépendants d’un milieu ouvert) ; et ce dans un but de reconquête d’eaux conchylicoles de qualité optimale.

Il est également primordial de gérer de manière raisonnée et durable l’environnement, les milieux naturels et les productions, en confortant la place fondamentale de la conchyliculture sur le territoire. Nous veillons notamment à assurer l’insertion de la conchyliculture dans son environnement naturel, en limitant au maximum son empreinte écologique, et en respectant sur le territoire les autres usages côtiers.

Pour les années à venir, le changement climatique constitue un enjeu de taille pour la filière conchylicole et demandera une adaptation de la filière.

Comment envisager les adaptations, sans doute nécessaires,
que les professionnels auront à mettre en œuvre ?

Si l’on s’intéresse plus particulièrement au changement climatique, il est important de conserver, pérenniser et adapter les différents réseaux de surveillance et d’observations pour anticiper les changements : température, conditions trophiques, risques sanitaires et zoo-sanitaires, nouveaux prédateurs…     

En fonction des changements notables, il faudra alors accompagner les entreprises pour s’adapter aux nouvelles conditions d’exploitation. Nous pouvons d’ores et déjà anticiper un éloignement des cultures vers le large pour bénéficier d’une eau de meilleure qualité et pour limiter l’augmentation de la température et également une diversification des élevages (moules, huîtres, algues, coquillages fouisseurs.)

 Les Hauts-de-France constituent environ 5% de la production nationale mytilicole, et présentent d’importantes potentialités de développement de la conchyliculture. Nous avons la chance d’être actuellement dans une phase de transition entre deux générations. De fortes volontés de création d’entreprises, de reprises des exploitations familiales, de développement, de diversification et de valorisation de la qualité de la production laissent présager un rayonnement croissant du secteur régional dans les années à venir.

Que pouvez-vous dire pour donner envie aux plus jeunes de s’intéresser
à ces savoir-faire propres à la conchyliculture et à la mytiliculture ?

Mi-agriculteurs, mi-marins, les femmes et les hommes qui œuvrent dans cette filière sont des artisans des mers. Alliant patience et méticulosité, la conchyliculture est (contrairement aux apparences) un vrai travail d’orfèvre ! Engagés et passionnés, les conchyliculteurs cultivent avec fierté les saveurs de leur région. Acteurs de la valorisation du local, ils sont aussi de fervents défenseurs de l’environnement, agissant quotidiennement dans le respect de la terre et de la mer.

Voici MOUL’TES raisons de rejoindre la filière conchylicole :

  • Je travaille au grand air, face à la mer !
  • Je prends soin de la nature et du vivant !
  • J’hérite d’un savoir-faire unique !
  • J’ai la fierté d’élever des produits de qualité !
  • Je ne m’ennuie jamais, je vis au rythme des marées !
  • Pas de mal de mer : je garde les pieds sur terre !
  • Je fais du sport (sans même m’en rendre compte) !
  • Je peux évoluer au fil des années !
  • Je cultive l’amour du partage et de la convivialité !


Plutôt huître ou plutôt moule ?

Pourquoi choisir entre deux produits d’exception, bon pour la mer et bon pour le consommateur ?  En plus d’être bon pour la santé (riche en protéines et oligoélément), l’élevage de coquillages présente des effets bénéfiques sur l’environnement, notamment grâce à son rôle de sentinelle et à sa très faible empreinte carbone.

Les actualités de la filière ?

Le début d’année 2024 a été marquée par le changement de dénomination et de logo de notre structure. En effet, par cohérence et dans un objectif de développer la visibilité de la filière Hauts-de-France à l’échelle nationale, notre structure se nomme maintenant : Comité Régional de la Conchyliculture Normandie / Hauts-de-France (CRC NHDF)* !

*(Anciennement Comité Régional de la Conchyliculture Normandie – Mer du Nord)

D’un point de vue plus opérationnel, le CRC NHDF met en œuvre depuis 2022 les profils de vulnérabilité des zones conchylicoles et de pêche à pied professionnelle en collaboration avec le comité des pêches des Hauts-de-France et l’agence de l’eau Artois-Picardie. Les profils de vulnérabilité sont des études qui ont pour objectif de disposer, pour chaque bassin versant, des éléments de compréhension des sources de pollution susceptibles d’impacter les zones de production de coquillages et/ou des zones de pêche à pied.

Pour cela, il s’agit de déterminer les sources et les flux de pollution microbiologiques (rejets ponctuels urbains et ruraux, pollutions diffuses liées aux élevages et à l’assainissement non collectif en zone d’influence des bassins versant amont et le long du littoral) et les facteurs les influençant (conditions météorologiques, hydrodynamiques, courantologie…), et de définir des scénarii d’exposition aux risques de pollution et les mesures à prendre pour réduire ces risques.

Le profil permettra d’établir des priorités de travaux curatifs et préventifs et d’étudier les pistes d’optimisation des usages dans une but d’amélioration de la qualité sanitaire des eaux littorales.