Aujourd’hui, intéressons-nous à la pêche au chalut sur un de nos bateaux bretons.

Il est 23h, la journée prend fin dans la ville de Lorient, mais elle débute pour l’équipage déjà en place sur les quais. Cinq personnes à bord se préparent à embarquer ; le patron du bateau, un mécanicien et trois matelots dont un en charge de la cuisine pour la semaine. En fonction de l’espèce ciblée, la durée de la marée peut être variable, allant seulement d’une journée à 10 jours en mer.

Le bateau de pêche est polyvalent : il s’adapte en fonction des saisons, des espèces ciblées et des zones de pêche. Il utilise différentes techniques de pêche : le chalut de fond, le chalut pélagique ou encore la senne danoise. Il travaille seul ou en bœuf accompagné d’un autre bateau de 20-25m.

Aujourd’hui, les marins prévoient une sortie en mer de 48h, il est prévu de cibler certaines espèces de céphalopodes vivant au large des côtes bretonnes : la seiche, le poulpe et l’encornet. Aux lumières du port, le bateau de 22m de long démarre et prend la route pour partir au large. Première étape pour le patron : définir une zone de pêche. Le temps du trajet, l’équipage s’installe, se repose ou bien encore profite du wifi. En effet, les conditions de vie à bord des bateaux ont fortement évolué. Cet équipage embarque avec les dernières générations de navires ; le confort et le bien-être des marins ont été pris en compte dès les premiers plans. De nombreuses installations permettent d’améliorer les conditions de vie et de travail, par exemple : la diminution du bruit du moteur ou bien encore une disposition des équipements de travail à hauteur d’homme.

Sur la zone de pêche au large, la senne danoise est déployée sur le fond afin d’encercler les poissons démersaux, c’est à dire vivant proche du fond. Le bateau manœuvre puis le tout est rapidement remonté à bord. Au bout de 2h, quelques centaines de kilos auront été pêchés. Afin de minimiser l’impact sur les fonds marins et les écosystèmes, des améliorations ont été apportées aux différentes techniques de pêche. Par exemple, la senne est équipée de bourrelets en caoutchouc et limitant ainsi l’adhésion au fond marin.  Ou encore, le bateau est équipé de nombreux appareils électroniques pour optimiser sa pêche comme des sondeurs et des sonars. Certains, placés à l’entrée de la senne, permettent d’avoir un aperçu de la quantité de poissons capturés, ou encore d’éventuels problèmes techniques au niveau des filets. Ainsi, ces capteurs permettent de donner une visibilité limitant des efforts de pêche infructueux. Actuellement, et afin d’optimiser les engins de pêche et d’assurer leur durabilité, des collaborations entre les marins et des institutions scientifiques continuent d’être mises en place.

Une fois à bord, les poissons sont triés, glacés et mis en caisse par les matelots. Durant la marée, le programme de l’équipage sera de filer la senne danoise (la mettre à l’eau), pêcher, virer la senne danoise (la remonter) et trier les poissons. En tant que marin pêcheur, il faut apprendre à manger et dormir entre chaque « coup de chalut » : un rythme à prendre.

Pendant deux jours la météo se sera montrée clémente, ce qui facilitera le travail de l’équipage. Les jours de tempête, les conditions de vie sont plus compliquées et sportives, les marins doivent vivre au rythme des vagues turbulentes.

De retour de la pêche en arrivant à quai, le poisson est débarqué et sera vendu à la criée de Lorient. La marée aura été courte, permettant une grande fraicheur des produits. Les pêcheurs professionnels sont aujourd’hui conscients de l’importance de la qualité qui permet d’avoir un prix de vente plus fort, et cela leur est directement profitable.

La semaine n’est pourtant pas terminée pour l’équipage, quelques vérifications sont faites sur le bateau, arrêt à la pompe pour le plein de carburant puis en 2h de temps, l’équipage est déjà reparti en mer. L’équipage partira alors pour une durée de 3 ou 4 jours avec un autre bateau car la pêche se fera au chalut pélagique en bœuf.

La vie de marin pêcheur, c’est un rythme à prendre, et ce sont aussi des risques à courir au quotidien. Une passion qui ne s’improvise pas !