Espèce emblématique, le thon rouge (Thunnus thynnus) est présent en Atlantique Est.
Dans cette région, le même stock est divisé selon deux zones géographiques : le thon rouge de l’Atlantique et le thon rouge de Méditerranée. La même espèce, le même stock, mais deux habitats !
C’est un poisson grégaire pélagique, c’est-à-dire qu’il vit en banc en pleine mer. Il est présent dans des eaux tempérées, jusqu’à environ 200 m de profondeur. Ce poisson nage sur de grandes distances sans s’arrêter, à des vitesses pouvant dépasser les 75 km/h.
Il devient adulte à l’âge de 4 ans en Méditerranée et sur la façade Est de l’Atlantique, mesurant alors 120 cm pour un poids de 30 kg (IFREMER, 2016).

Le stock de thon rouge est évalué et géré par la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique (CICTA ou ICCAT).

A partir des années 1960, l’amélioration des techniques de pêche a entrainé une augmentation importante des captures de thon rouge en Atlantique Est. Cette ressource fortement exploitée, a alors connu un effondrement de ses stocks dû à la surpêche.

En 2007, un plan de reconstitution sur 15 ans a été mis en place afin d’encadrer la pêche professionnelle et de loisir. De nombreuses mesures ont été prises :

  • diminution des quotas de 25%,
  • limitation du nombre de navires,
  • fermetures saisonnières de certaines zones de pêche,
  • poids minimal de capture (fixé à 30kg pour les senneurs et 8kg pour les canneurs).

Une gestion et une réglementation adaptées ont permis de retrouver une exploitation durable des stocks de thon rouge de l’Atlantique Est. Les dernières études de l’ICCAT montrent une augmentation de la biomasse des reproducteurs grâce à ce plan de reconstitution (les individus en capacité de se reproduire sont plus nombreux et plus gros).

La diminution du nombre de navires, les restrictions de pêche via des quotas et une augmentation de la taille minimale de capture ont permis de réduire la mortalité induite par la pêche. En 2018, les études scientifiques ont permis de se prononcer en faveur de l’augmentation du quota global pour cette espèce. Selon les derniers rapports scientifiques l’effort de pêche pratiqué sur cette espèce est adapté à une exploitation pérenne du stock. Les experts ne peuvent, malgré tout, pas classer le stock de thon rouge de Méditerranée comme « stock en bon état » du fait de l’absence de point de référence pour caractériser la biomasse. Aucune donnée pour la comparaison n’est donc disponible. Un nouveau rapport faisant état de l’évolution de la situation pour cette espèce devrait être publié dans le courant de l’année 2020.

Le saviez-vous ?

Tout comme la plupart des poissons pélagiques, le thon rouge a le dos bleu foncé et le ventre blanc. Cette particularité permet à ces poissons de mieux se camoufler dans leur environnement et ainsi éviter ses prédateurs.
Nageant habituellement près de la surface, ils sont ainsi confondus avec la lumière du soleil par leurs prédateurs se trouvant en dessous. Un prédateur nageant au-dessus le confondra avec la profondeur de l’océan.</p