Nous avons pris rendez-vous avec M. Stephane PINTO, Vice-Président au sein du Comité Régional des Pêches Maritimes et des Elevages Marins des Hauts-de-France, représentant des fileyeurs.
Nous lui avons adressé quelques questions pour le connaître davantage, et il nous a partagé quelques anecdotes, souvenirs et engagements.
Si vous deviez être une couleur ?
« Si je devais être une couleur, je serais sûrement le vert – la couleur de l’espoir et de ma vision positive de l’avenir. Je serais également le bleu – une couleur qui me lie historiquement et sentimentalement à la mer. »
Si vous deviez être un animal ?
« Je ne serais pas forcément un animal du monde aquatique, en dépit de ce que l’on pourrait penser (avec un petit sourire). J’aurais toujours voulu être une colombe – symbole de paix et de liberté. Éléments que j’ai pu goûter en étant patron de pêche. »
Si vous deviez être un plat ?
« Cette question me reporte à mes souvenirs d’enfance où, je me rappelle, je consommais une bonne soupe de poisson, si riche en saveurs et dans laquelle nous sommes presque libres d’y ajouter tous les ingrédients que l’on veut. »
Pourquoi et comment avez-vous démarré votre carrière dans le monde de la pêche ?
« Je suis rentré dans le monde de la pêche un peu par hasard. Même si j’ai toujours aimé le sens de liberté que la mer pouvait me procurer, mon rêve était tout autre. Je voulais devenir chef de cuisine sur les bateaux de croisière. Donc, pour pouvoir nourrir mon rêve, j’ai d’abord intégré l’école des mousses puis l’école hotellière. Par hasard, je suis finalement devenu patron de pêche, succédant à mon père, en tant que fileyeur. Par la suite, ma passion et mon dévouement à la mer m’ont amené à être la voix représentative de la filière à Boulogne sur Mer. »
Être Vice-Président et représentant des pêcheurs, qu’est-ce que cela implique ?
« Cela a signifié beaucoup pour moi. En effet, cette opportunité que j’ai eu m’a permis de valoriser le métier de fileyeur, un métier artisanal – Cette valorisation passait par la gestion raisonnée des ressources marines. Ma position à l’époque me permettait, entre autres, de mettre en avant mes valeurs tout en faisant passer le meilleur des messages entre les artisans et les politiques européennes. »
Dans le futur, comment vous envisagez la pêche ?
« Pour répondre à la pêche du futur, je repense aux actions du passé. Nous avons commis des erreurs mais pour demain j’envisage une pêche encore plus raisonnée où l’homme s’adaptera, enfin, à la nature en la respectant. Je vois également une cohésion – entre tous les acteurs de la filière afin de préserver et valoriser les espèces. J’espère qu’un jour tous les pêcheurs, quelle que soit la taille de leurs bateaux, puissent travailler comme un seul organisme, soudé face aux prises de décision. »
Dans notre Newsletter, les poissons plats sont à l’honneur, partagez avec nos lecteurs une histoire ou une anecdote à ce sujet.
« Je me rappelle quand les poissons plats étaient très abondants sur les côtes de la Manche. A cette époque, mon équipe et moi étions obligés de poser les filets à la dernière minute pour mieux cibler des espèces comme la sole, à la bonne taille et ne pas pêcher ainsi d’autres poissons plats n’atteignant pas la taille de première maturité sexuelle. »
Avez-vous une recette familiale à nous partager sur la plie ou un autre poisson plat ?
« Je n’hésite pas un seul instant à vous parler d’une belle plie au four avec des tomates, du vin blanc et des oignons. C’était le plat signature dans ma famille quand j’étais enfant ! »